mardi 2 septembre 2008

"Les Fourmis"


Pour Jonathan Wells tout commence après la mort de son oncle, Edmond Wells, un brillant biologiste qui s’était intéressé aux fourmis. Il se voit hériter d’un appartement et d’une mystérieuse cave le tout enveloppé dans un mot du défunt: « ne pas aller à la cave ».
Mais voilà, c'était sans compter que malgré la phobie de notre bonhomme du noir -et des navions- interdire quelque chose à quelqu'un c'est allumer un volcan dormant. Voilà donc notre vaillant Jonathan, corrompu par l'esprit maléfique de la cave, disparu dedans, après plusieurs allers-retours, et après avoir acheté des livres sur les fourmis et beaucoup de marteaux, clous, plaches (lui maquait plus que le guide du parfait monteur des kits Ikea). Sa femme agacée de ne plus revoir son mari remonter de cette maudite cave-là, lassée du comportement étrange que son mari affectait depuis leur emménagement à la rue Sybarites, (il faisait plus la vaisselle le nigaud !) décide d’aller le ramener -même si pour cela il lui faudrait le trainer par les oreilles- et descend à son tour armée d’une lampe torche. Evidemmet, elle ne remontera jamais. D'autres personnes dont des pompiers, des policiers et un chercheur partis à la rescousse finissent rejoindront le couple pour ne plus être reaperçus à la surface de la terre mouhahahaha.
Qu’y a-t-il derrière cette porte? Pas une simple cave, en tout cas. La bouche de l’enfer peut être ? Qu’avait Jonathan Wells fini par découvrir ? Avouez-le ! Cela vous intrigue ! La réponse pourtant n’est pas l’aboutissement du voyage mais le début d’un autre

A la cité Bel-o-kan, 18 millions d’individus sortent de leur torpeur hibernatoire et s’échangent goulument des trophallaxies restauratrices, ce procédé d'échange de nourriture entre deux petits êtres myrmycéens, signe suprême de génorosité-me dégueulez pas sur l'ecran, merci-. Ne cherchez plus où peut se nicher cette cité là car elle n’a pas été bâtie par les mains calleuses des hommes mais par… des mandibules d’ouvrières fourmis rousses !
Tout se passe en forêt de Fontainebleau, berceau d'une fédération de 64 cités de fourmis rousses. Cette fédération est chapeautée par une cité mère de 18 millions d'individus.Lorsqu'une expédition de chasse est presque totalement et mystérieusement décimée. Seule une fourmi mâle y survit : 327e, qui a son retour à la cité mère, cherche vainement à prévenir ses concitoyennes du danger qui pourrait les menacer et avance la théorie de "l’arme secrète" qui aurait pu exterminer ses compagnes de chasse de façon si efficace. Deux fourmis seulement décident d’accorder leur attention à ce pauvre rescapé : 56e (une femelle) et 103683e (une guerrière). C’est ainsi qu’ils décidèrent, tous les trois de se mettre à la quête de cette mystérieuse arme là. Cependant, au fil de leur recherche, ils s’apercevront que cela irrite la société myrmycéenne à laquelle ils appartiennent et tombent nez à nez avec une sorte de police interne dont l’existence prouve pour eux que la cité était en train de devenir humaine ? non ! Folle ! Cette police, composée de fourmis à l’odeur caractéristique de roche n’a de cesse de les traquer mais cela n’empêchera notre courageux trio de tomber sur une réserve importante de nourriture cachée au reste de la communauté. .
Entre cours de sciences naturelles improvisés, réflexions philosophiques sur notre société et enquête à suspens Werber s’échine à comparer deux "politiques" diamétralement opposées.
Ainsi une fourmi n’est pas un « membre » de la société, elle est « la société ». Une fourmi a de cela de particulier qu’elle se sacrifie pour l’intégrité de la colonie. Altruisme, abnégation et survie de la communauté. Une belle leçon donnée par ses petits êtres laborieux. En effet, elles sacrifient leur existence entière à la colonie, à leur reine, à la survie de leur société au fil des saisons, sans remettre en question la légitimité de tout cela. Pour elles, il n'y a pas d'autres alternatives envisageables. Elles sontt génétiquement programmée, leur comportement a été préalablement décidé par les besoins de sa société. La rébellion n’a aucun lieu d’être, elle leur est totalement étrangère. Pourquoi se rebeller contre soi-même ? Ce serait absurde ! Seule la survie de la colonie importe, et tous leurs mouvements tendent à préserver son intégrité
Contrairement à l’être humain qui ne cesse de chercher le sens profond des choses. Le pourquoi du moindre évènement de sa vie. La nécessité de chacun de ses agissements..? Qui tente de prouver sa supériorité vis-à-vis des autres individus de sa patrie. Belliqueux, méchant et égoïste
L’homme ayant toujours cherché l’existence d’une intelligence venue d’ailleurs, une forme de vie extraterrestre alors que sous ses pieds les intra terrestres sont là à le regarder de leurs yeux globuleux même s’il n’arrivent qu’à saisir une partie de son anatomie : ses doigts, gigantesques boules roses, noires ou brunes. L’homme est-il réellement prêt à rencontrer un extraterrestre ? Ne devrait-il pas plutôt commencer par communiquer avec ses colocataires les Fourmis… Mais à un tel choc de civilisations l’homme est-il prêt ? Ou tout du moins êtes vous prêt, vous, installé confortablement dans votre fauteuil à aller à la rencontre du monde souterrain de ses insectes-là à travers Werber ?
« Les fourmis », premier roman d’une trilogie à succès, a été écrit par Werber à l’âge de 16 ans dans un style sobre, précis. Longtemps boudé par les scientifiques qui lui reprochent d’énoncer des théories comme certitudes mais à cela Werber répond qu’il n‘est qu’un conteur. Facile à lire, il sait présenter ses idées pour le moins futristes, sa vision du monde sans pour autant prendre des airs de péroreur du dimanche. Son point fort : ses extraits de l’Encyclopédie du Savoir relatif et Absolu qui a donné naissance par la suite à un réel projet qui étend ses tentacules sur le réseau : www.esraonline.com. Un arrière goût d’Asimov ? Les encyclopédistes de Terminus ? Je vous l’accorde ! Il ne s’en cache pas. Bernard Werber se dit un grand adepte d’Asimov et du grand Philip K.dick

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