mardi 5 juillet 2011

La révolution des Fourmis



3 mois de grève. 3 mois de contestation et de slogans. 3 mois de bleus, de plâtres et d'écharpes. A l'arrivée à quoi espérons nous pouvoir aspirer ?
Un peu plus de bleus peut être ? Un peu moins d'ecchymoses par contre ?
Beaucoup de sacrifices ont été fait sur l'autel de la révolution. Énormément de motivation a été tirée de ces sacrifices. Cependant, très peu de lucidité a frappé les esprits machiavéliques de nos geôliers.

Au départ, nous avions entamé notre mouvement avec l'envie de dire non à une habitude, à une routine, à un conditionnement transmis de génération en génération, à un patrimoine aberrant bien conservé.
Notre révolution -car c'en est une- avait au départ la prétention d'amorcer la refonte d'un système agonisant dont nous faisons partie intégrante tout en le subissant. Tel un totem qui nous effrayait, nous l'avons respecté trop longtemps avant d'oser lui dire non.

Un système qui aurait dû être réformé il y a de cela quelque décennies au lieu d'être poussé jusqu'à ses derniers retranchements grâce à l'oisiveté et à la malhonnêteté intellectuelles légendaires des professionnels de l'architecture gouvernementale désarticulée.

Cependant, à l'arrivée, l'idéal est à redéfinir. Vivant dans un monde bien matériel et étant loin d'être une bande d'ectoplasmes nourris à grands renfort de pensées et d'idéaux bons ou mauvais, la dure réalité de notre existence vient souvent refroidir les meilleures intentions.

Loin des manifestations, loin des slogans de la foule -une foule d'intellectuels mais une foule tout de même qui garde tous ses attributs-, loin des pressions de la pensée unique, l'enthousiasme retombe bien vite et la dure réalité aussi aberrante soit-elle vient chasser les reliquats d'espoir chancelant d'une humanité altruiste.

La bonté a ses limites, la méchanceté n'en a malheureusement que très rarement.

A l'abri des regards, à l'abri des jugements, à l'abri des tentacules de la police de la pensée, le coté mercantile reprend vivement le dessus et rapidement nous sommes prêts à sacrifier nos idéaux et à nous livrer pieds et mains liés en offrande au géant propagandiste de la santé altérée.

Car après tout, pourquoi s'acharner à vouloir sauver les ruines d'un système dont les premiers bénéficiaires ne serons pas nous-mêmes mais cette tranche de population transformée en populace haineuse?

Changer la face de nos hôpitaux nous donnera plus de motivation, moins de désespoir à sauver nos malades, mais octroiera une meilleure santé à nos concitoyens aussi assommés soient-ils à grands coups de flashs info abrutissant à souhaits. D'un point de vue pragmatique et purement matériel nous n'y trouvons pas notre compte au final.

Pourquoi alors s'entêter à poursuivre dans une voie que nous voyons occluse par l'aveuglement de nos détracteurs? Pourquoi accepter tant de sacrifices alors qu'au bout du compte le service civil n'est qu'une partie de notre chemin alors qu'il représente bien trop souvent l'achèvement d'une vie pour nos patients ?

"Pour un monde meilleur ! Pour la paix dans le monde !" Devrions-nous écrier avec des trémolos dans la voix ?

Si ceci est réellement le cas, pourquoi sommes-nous livrés à la vindicte populaire tous les jours que le bon Dieu fait ? Pourquoi relevons-nous dans la gestuelle de nos patients une note d'aigreur et de mépris ? Ne comprennent-ils donc pas que c'est pour un meilleur bien-être que nous risquons nos postes de résidents durement arrachés ?

Arrêtons tout, plions bagage, sortons nos mouchoirs blancs et contentons-nous de récolter les fruits pécuniaires de nos efforts et laissons ce peuple ingrat aux affres de la mal-gestion sanitaire récalcitrante. Il n'a que ce qu'il mérite au bout du compte !

Entamons la révolution de notre révolution révolue. Scandons à la barbe de la classe bien pensante que notre altruisme évanescent s'est évaporé en même temps que la clairvoyance de nos con-citoyens.
Au diable les malades ! Au diable les hôpitaux ! Au diable la petite vieille de Béchar ! Au diable l'éthique !

Vous nous avez confondus à la couleur de nos blouses avec des pélicans blancs ! Vous nous avez pris pour des crétins qui tendent la joue gauche lorsque la droite est souffletée !

Oui mais...

Nous avons eu la chance au moment de notre choix de carrière d'inscrire un joli 700 sur nos fiches de vœux. Que ce soit par passion,conviction ou raison nous avons eu la chance de choisir cette carrière-là. Chance (et arrêtez-moi ces grimaces-là vous au fond !) car, que nous en ayons eu conscience ou pas, notre personnalité a été reforgé avec un potentiel peut être meilleur que ce que nous aurions pu avoir à escompter si nous avions pris une direction différente.

La pratique au quotidien de la médecine nous a appris à encaisser les mouvements d'humeur de nos patients et de leurs familles ainsi qu'à nous élever au-dessus de nos susceptibilités personnelles. Au fil du temps cependant, ces belles leçons ont fini par être usées en même temps que nos nerfs. Mais nos ainés sont là pour nous rappeler qu'il est primordial de faire l'effort de résister, de se cramponner à nos idéaux, et de ne pas accepter de compromettre avec le diable.

C'est pour tout cela que nous ne devrions pas renoncer maintenant. C'est pour tout cela que nous devrions nous ranger du côté du chêne et laisser le moins de rosiers possibles ensanglanter notre fougue de jeunes médecins.

Aussi les divergences d'opinion et notre éternelle immaturité en tant qu'humains à conjuguer "opinion" au pluriel a fait naitre méfiance, haine et micro-divisions au sein de nos rangs. Mais je tenais à rappeler que nous sommes Un tout et qu'au débat devraient laisser place querelles.

Je ne sais plus quel ancien philosophe irlandais avait dit : Quand nous débattons vous et moi, chacun de nous deux devient l'autre. Car lorsque je comprends ce que vous comprenez, je deviens votre compréhension et je suis vous d'une certaine ineffable façon.

mardi 2 septembre 2008

"Les Fourmis"


Pour Jonathan Wells tout commence après la mort de son oncle, Edmond Wells, un brillant biologiste qui s’était intéressé aux fourmis. Il se voit hériter d’un appartement et d’une mystérieuse cave le tout enveloppé dans un mot du défunt: « ne pas aller à la cave ».
Mais voilà, c'était sans compter que malgré la phobie de notre bonhomme du noir -et des navions- interdire quelque chose à quelqu'un c'est allumer un volcan dormant. Voilà donc notre vaillant Jonathan, corrompu par l'esprit maléfique de la cave, disparu dedans, après plusieurs allers-retours, et après avoir acheté des livres sur les fourmis et beaucoup de marteaux, clous, plaches (lui maquait plus que le guide du parfait monteur des kits Ikea). Sa femme agacée de ne plus revoir son mari remonter de cette maudite cave-là, lassée du comportement étrange que son mari affectait depuis leur emménagement à la rue Sybarites, (il faisait plus la vaisselle le nigaud !) décide d’aller le ramener -même si pour cela il lui faudrait le trainer par les oreilles- et descend à son tour armée d’une lampe torche. Evidemmet, elle ne remontera jamais. D'autres personnes dont des pompiers, des policiers et un chercheur partis à la rescousse finissent rejoindront le couple pour ne plus être reaperçus à la surface de la terre mouhahahaha.
Qu’y a-t-il derrière cette porte? Pas une simple cave, en tout cas. La bouche de l’enfer peut être ? Qu’avait Jonathan Wells fini par découvrir ? Avouez-le ! Cela vous intrigue ! La réponse pourtant n’est pas l’aboutissement du voyage mais le début d’un autre

A la cité Bel-o-kan, 18 millions d’individus sortent de leur torpeur hibernatoire et s’échangent goulument des trophallaxies restauratrices, ce procédé d'échange de nourriture entre deux petits êtres myrmycéens, signe suprême de génorosité-me dégueulez pas sur l'ecran, merci-. Ne cherchez plus où peut se nicher cette cité là car elle n’a pas été bâtie par les mains calleuses des hommes mais par… des mandibules d’ouvrières fourmis rousses !
Tout se passe en forêt de Fontainebleau, berceau d'une fédération de 64 cités de fourmis rousses. Cette fédération est chapeautée par une cité mère de 18 millions d'individus.Lorsqu'une expédition de chasse est presque totalement et mystérieusement décimée. Seule une fourmi mâle y survit : 327e, qui a son retour à la cité mère, cherche vainement à prévenir ses concitoyennes du danger qui pourrait les menacer et avance la théorie de "l’arme secrète" qui aurait pu exterminer ses compagnes de chasse de façon si efficace. Deux fourmis seulement décident d’accorder leur attention à ce pauvre rescapé : 56e (une femelle) et 103683e (une guerrière). C’est ainsi qu’ils décidèrent, tous les trois de se mettre à la quête de cette mystérieuse arme là. Cependant, au fil de leur recherche, ils s’apercevront que cela irrite la société myrmycéenne à laquelle ils appartiennent et tombent nez à nez avec une sorte de police interne dont l’existence prouve pour eux que la cité était en train de devenir humaine ? non ! Folle ! Cette police, composée de fourmis à l’odeur caractéristique de roche n’a de cesse de les traquer mais cela n’empêchera notre courageux trio de tomber sur une réserve importante de nourriture cachée au reste de la communauté. .
Entre cours de sciences naturelles improvisés, réflexions philosophiques sur notre société et enquête à suspens Werber s’échine à comparer deux "politiques" diamétralement opposées.
Ainsi une fourmi n’est pas un « membre » de la société, elle est « la société ». Une fourmi a de cela de particulier qu’elle se sacrifie pour l’intégrité de la colonie. Altruisme, abnégation et survie de la communauté. Une belle leçon donnée par ses petits êtres laborieux. En effet, elles sacrifient leur existence entière à la colonie, à leur reine, à la survie de leur société au fil des saisons, sans remettre en question la légitimité de tout cela. Pour elles, il n'y a pas d'autres alternatives envisageables. Elles sontt génétiquement programmée, leur comportement a été préalablement décidé par les besoins de sa société. La rébellion n’a aucun lieu d’être, elle leur est totalement étrangère. Pourquoi se rebeller contre soi-même ? Ce serait absurde ! Seule la survie de la colonie importe, et tous leurs mouvements tendent à préserver son intégrité
Contrairement à l’être humain qui ne cesse de chercher le sens profond des choses. Le pourquoi du moindre évènement de sa vie. La nécessité de chacun de ses agissements..? Qui tente de prouver sa supériorité vis-à-vis des autres individus de sa patrie. Belliqueux, méchant et égoïste
L’homme ayant toujours cherché l’existence d’une intelligence venue d’ailleurs, une forme de vie extraterrestre alors que sous ses pieds les intra terrestres sont là à le regarder de leurs yeux globuleux même s’il n’arrivent qu’à saisir une partie de son anatomie : ses doigts, gigantesques boules roses, noires ou brunes. L’homme est-il réellement prêt à rencontrer un extraterrestre ? Ne devrait-il pas plutôt commencer par communiquer avec ses colocataires les Fourmis… Mais à un tel choc de civilisations l’homme est-il prêt ? Ou tout du moins êtes vous prêt, vous, installé confortablement dans votre fauteuil à aller à la rencontre du monde souterrain de ses insectes-là à travers Werber ?
« Les fourmis », premier roman d’une trilogie à succès, a été écrit par Werber à l’âge de 16 ans dans un style sobre, précis. Longtemps boudé par les scientifiques qui lui reprochent d’énoncer des théories comme certitudes mais à cela Werber répond qu’il n‘est qu’un conteur. Facile à lire, il sait présenter ses idées pour le moins futristes, sa vision du monde sans pour autant prendre des airs de péroreur du dimanche. Son point fort : ses extraits de l’Encyclopédie du Savoir relatif et Absolu qui a donné naissance par la suite à un réel projet qui étend ses tentacules sur le réseau : www.esraonline.com. Un arrière goût d’Asimov ? Les encyclopédistes de Terminus ? Je vous l’accorde ! Il ne s’en cache pas. Bernard Werber se dit un grand adepte d’Asimov et du grand Philip K.dick

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lundi 25 août 2008

Blade Runner




La Terre, cette pauvre planète bleue, a fini par devenir un endroit où il ne fait plus bon vivre après la Guerre nucléaire (thème récurrent chez bon nombre d'auteurs SF) . La faune et la flore a fini par presque s'éteindre, seuls quelques spécimens subsistent au point que le fait de posséder un animal est devenu non seulement un signe de richesse mais aussi synonyme de bien être spirituel un moyen d'atteindre la fusion parfaite avec Mercer
Ainsi l'humanité s'apprête à changer de logis et pour ce faire, des androïdes sont offerts à toute personne désirant émigrer vers Mars pour faciliter la colonisation et assurer un certain confort (impression de déjà vu? Assimov et son Aurora? Mensonges & Cie de Philip K.Dick?)
Cependant ces robots humanoïdes se voient être interdits de séjour sur la planète mère car ils ne seraient plus si inoffensifs qu'ils n'y paraissaient et pour cause un mouvement de soulèvement sanglant fini par éclater sur la colonie. Ils sont désormais traqués sur Terre par des chasseurs de prime appelés Blade Runner chargés de leur "réforme"
C'est dans cette atmosphère là, que Rick Deckard, ancien flic reconverti en Blade Runner se voit confié la mission de mettre hors circuit 5 androîdes qui se sont introduits clandestinement sur Terre, Des Nexus 6 de la même génération que la machine fugitive qui peu de temps avant venait d'abbattre son mentor-collègue

Le seul moyen de différencier ces "réplicants" d'un être humain est un test basé sur l'empathie Voight-Kampff. Ce test consiste à poser une batterie de questions soigneusement établie à l'avance et de capter les réactions du sujet étudié. La réponse verbale n'ayant que très peu d'intérêt seuls les effets physiques pondèrent les résultats au final. En effet, les Nexus 6 de la firme Terryl sont dotés d'une intelligence supérieures à celle des humains ce qui leur permet de simuler un verbiage humain mais ne peuvent cependant pas contrôler leurs pupilles (qui disait que l'œil était le miroir de l'âme?)

Dans "Do androids dream of electric sheep" Dick fait mumuse avec l’empathie. Cette qualité que nous avons, (peut être pas tous), et qui permet de différencier un homme d'une vulgaire machine. La technologie pourra d’ici quelques décennies, quelques centaines d’années peut-être, nous permettre de copier un homme, de construire une machine "biologique" identique à un être humain, dans son apparence, et dotée d'une intelligence aussi -voire plus- performante . Mais aura-t-elle une âme? Qu'est-ce qui ferait que nous serions humains et que cette machine aussi ressemblante et aussi performante puisse-elle être, juste une machine?

On pourrait aussi se demander ce qui nous permettra de nous prétendre plus "humains" que nos propres créations?. Est-ce la faculté d'éprouver des sentiments? de pleurer, de rire? Est-ce la peur de mourir? Une âme peut être ?

Et si au décours du progrès technique, la machine se voyait dotée de cette fameuse empathie là? Parviendront nous à créer un "humain"? Mais alors à ce moment là aurions-nous supplanté Dieu ou juste réussi à perdre notre précieuse humanité en l'insufflant dans une "chose"...

Tout au long du roman jusqu'à la dernière ligne, Dick vous fera douter de votre propre humanité, est-elle réelle ou seulement une pâle imitation, un "ersatz" d'humanité. Toujours aussi déroutant, ce n'est qu'à la deuxième lecture du livre que l'on arrive à se sentir un peu plus à son aise dans cet univers qui risque de rebuter les moins rodés. K.Dick n'a jamais fait dans la simplicité cela au moins personne ne pourra le lui reprocher



L'adaptation au cinéma par Ridley Scott -ce réalisateur de génie-, n'est pas très fidèle au texte orginal. Le scénariste a pris beaucoup de liberté avec la trame de l'histoire et l'a remâchée pour la présenter au public sous un visage plus accessible qu'elle ne l'était initialement. Par exemple, la réformation des androïdes n’a d’autre but pour le héros, que d’obtenir les primes pour se payer un mouton qui remplacerait celui qu'il a sur le toit de son immeuble mais qui est malheureusement électrique, sa première bête affectueusement baptisée "Groucho" ayant péri à la suite d'une vilaine écorchure au fil de fer...
L'orgue d'humeur et la boite à empathie avec son bonhomme et sa pente à caillou ont été totalement dézingués du script.
Trop de raccourcis dans le scénario ont fini par dénaturer la pensée Dickienne ! La chute finale totalement bouleversée. Ils ont même osé faire douter de l'humanité du Blade Runner à la fin du film par un vilain gros plan centré sur ces gros yeux de Harrison Ford totalement désemparé

Au tout début du film j'avais réellement du mal à me laisser aller ayant lu le livre en premier et m'étant longtemps refusée à voir le film pensant -à raison- que l'adaptation ne pourrait égaler le roman. Cependant, en essayant de regarder la version cinématographique d'un œil vierge, j'ai fini par me faire piéger par l'ambiance visuelle et sonore




Ville crasseuse, sombre et parapluies de circonstance (anti-retombées radioactives?)





Le clou, la scène cultissime là où Roy Batty prononce mélancoliquement ces paroles connues de tout mordu de SF qui se respecte :








« I’ve seen things you people wouldn’t believe.
Attack ships on fire off the shoulder of Orion.
I watched C-beams glitter in the dark near the Tannhauser gate.
All those moments will be lost in time.
Like tears in rain.
Time to die. »

lundi 7 juillet 2008

Les Thanatonautes


Et oui je reviens à la charge avec un autre Werber n'en déplaise à certains, il reste l'un de mes auteurs fétiches malgré son énorme bide avec son Papillon des étoiles
Pour ceux qui se demanderaient ce que "Thanatonaute" peut bien vouloir dire, c'est du grec (quand on ne sait pas d'où ça viens faut aller voir chez les grecs ! ) Thanatos : dieu de la mort et nautis navigateur
Après avoir exploré la terre, les mers, les océans, après avoir foulé le sol de la lune l'homme s'attaque à cette grande Inconnue, cette mystérieuse et insondable chose que l'on appelle " Mort"... Si si vous avez bien compris !! Il s'agit de deux jeunes scientifiques l'un médecin-anesthésite : Michael Pinson l'autre biologiste Raoul Razorbark, amis d'enfance qui se lancent aux trousses de la mort. Ils se sont fixés l'incroyable défit de défricher la grande faucheuse
Pour cela, ils vont s’aider des religions et mythologies, sans oublier un peu des talents d'"endormeur" professionnels du Michael Pinson

Une vision assez laïque de la mort qui essaie de concilier toutes les religions, un message de paix peut être ou de guerre pour nos fanatiques intégristes (à vous de voir) C'est un livre qui est écrit sans prétention pas trop moralisateur alors qu'il aurait pu l'être et cela légitimement vu le sujet abordé

Très attachant, non seulement à cause des personnages et leurs différents traits de caractères (je me suis vite identifiée à l'un d'eux d'ailleurs...) mais aussi le caractère "philosophie" de la question... Qu'y a-t-il après la mort? Dieu? Le Diable? Rien? Une poignée de cacahuètes...?

Facile à lire, pas fatiguant du tout... Un atout de taille (particulièrement après un cycle infernal d'examen <_<)

jeudi 3 juillet 2008

"Le sang des hommes" de Phlip Kerr




Terotech, une importante boite de conceptualisation d'environnements rationnels, une sorte de systèmes de haute sécurité pour établissements financiers et hémobanques... Là est l'innovation ! Des hémobanques ! des banques de sang !
Effectivement, à la fin du XXI siècle le sang; ce liquide vital devient particulièrement précieux après l'apparition d'un certain virus nommé virus P! qui finit par venir à bout de son hôte en 5 à 10 ans. Un peu plus tôt un peu plus tard; les contaminés finissent par décéder lentement mais sûrement
Seule une exsanguino transfusion permettrait d'aboutir à la guérison. Cependant, le sang non contaminé est devenu une sorte de monnaie,qui a fini par remplacer les classiques lingots d'or. Les vols des temps modernes selon Kerr seraient commis à la mode du seigneur Dracula, les victimes étant délestées de leur coûteux sang. (vampirisées ! vous l'avez dit !).
Là j'escamoterai le passage où sont expliqués en détails l'apparition et la mutation du virus et son mécanisme d'action, sur ce coup là il a bien ergoté plus qu'il n'est permis même pour un livre futuriste

Le personnage phare :Dana Dallas. Brillant concepteur employé chez Teroctech et dauphin du big boss, monsieur King (non! pas Kong ! juste King !). Un privilégié au sang non contaminé. En d'autres termes : un SRE classe un (c'est fou ce que ça n'invente pas)
Sa fille -Caro- souffre d'une thalassémie, maladie sanguine congénitale qui nécessite des transfusions sanguines assez fréquentes. De bien sombres jours en perspective pour l'ingénieur de génie, qui bientôt allait voir son compte virer au rouge
King, ayant eut vent de la "future" situation financière de son concepteur, fait appel à son redoutable chef de sécurité Rimmer pour éliminer Dallas qui selon lui pourrait être tenté de vendre des informations au plus offrant pour prolonger un tant soit peu la vie de sa fille thalassémique
Chez ces gens là on ne rigole pas avec l'image de la boite ! Impitoyable, froid presque inhumain Rimmer exécuteur des basses besognes de King part engage une contaminée pour clore le cas Dallas. Concours de circonstances, et manteaux identiques, la cible initiale reste en vie et c'est un autre concepteur qui reçoit la balle ou le LASER (?) meurtrier de la demoiselle
Rentré chez lui, le concepteur retrouve sa famille assassinée. Là est le début de la cavale pour notre pauvre Dana, qui finit par monter le plus grand casse du siècle, aidé par une bande de délinquants de bas étage, il projette de se venger en volan des litres de pourpre entreposés dans une importante hémobanque basée sur la lune

C'est un roman qui se laisse lire. Hormis quelques passages où Kerr se noie dans des théories bancales sur le P!. Cette histoire de souffler sur les portes pour les ouvrir qui semble tant séduire l'auteur au début du livre mais qui m'a presque fait lâcher l'idée d'aller plus loin. Hélas ! Un avocat-journaliste ne pouvait pas deviner que l'hémoglobine ne contenait pas d'ADN (et n'en contiendra jamais même dans 30millions d'années ! comme a c'est dit ! Pas de chipotage !)
Et oui Philip Kerr est plutôt habitué aux romans policiers, plus connu avec sa trilogie berlinoise mettant en scène Gunther un détective allemand. Avec "Le sang des hommes" Il s'escrime à la SF et ne s'en tire pas trop mal finalement.

lundi 24 mars 2008

Dos Gringos

Dos Gringos "I'm A Pilot" en Live (enfin vous l'aurez compris la qualité de la vidéo laisse à désirer...)




Dos gringos est un groupe formé de deux pilotes de chasse de l'US Air Force: "Snooze" et "Trip". Trouvant que les chansons grivoises qu'eux; pilotes de chasses; chantaient après chaque bourrage de gueule se faisaient vieilles, ils eurent la bonne idée d'en écrire de nouvelles, raillant tout leur beau monde
"I'm A Pilot", une de leur chanson les plus tordantes (elles le sont toutes en fait), raconte la grande histoire d'amour -vache- entre ces foutus pilotes de chasses et ces pauvres mécanos toujours malmenés... Pour les malentendants et les anglophobes (moi la première) les paroles se trouvent par ici
Une traduction improvisée chipée lors d'un bon gros troll post-exam
walk up to you and I shake your hand /alors que je marche jusqu'à toi et que je te serre la main
Ask you how your day was. You were up all night? That sucks, I understand / te demande comment s'est passée ta journée...Tu étais debout toute la nuit? Ah merde c'est nul je comprends
Now hurry the fuck up 'cause I don't want to wait /maintenant bouge ton cul parce que j'ai pas envie d'attendre
I'm in a hurry and it's your fault I'm stepping twenty minutes late /je suis pressé et c'est ta faute si je me brêle (me sangle) avec 20min de retard

Chorus
'Cause I'm a pilot /Parce que je suis un pilote
I only care about me /je ne m'intéresse qu'à moi
I don't give a fuck if I bring your jet back /j'en ai rien à foutre si je ramène ton jet (aux USA l'avion 'appartient' au mécano)
Code 2 or code 3 /Code 2 ou 3 (panne élec/hydro, niveau aussi de dégats sur l'avion...)
'Cause I'm a pilot /parce que je suis un pilote
And I never make mistakes /et que je ne fais jamais d'erreurs
I'll take the credit if it ain't broken /je récolterai les lauriers si rien n'est cassé
I'll blame you if it breaks /je te rejetterai la faute si ça pête

I don't even know where oil filter lies /je ne sais même pas où sont les filtres à huile
But I'll tell you fix it faster goddammit /mais je te dirai de les réparer plus vite nom de dieu
'Cause I'm the one who flies /parce que je suis celui qui vole
And I'll leave FOD in the cockpit without even a trace /et que je laisserai un FOD (foreign object damage, en gros un truc qui finit dans un réacteur et coute une fortune en dégâts!) sans laisser une trâce
Then I'll over-g the targeting pod with a smile on my face /et ensuite j'exploserai le facteur de charge du pod de ciblage avec un sourire sur mon visage (le pod est limité pour suivre une cible...)

Repeat Chorus / on chante à nouveau le refrain

I'll put out some chaff, maybe a flare. Aww fuckit /je balancerais quelques chaff (contre mesure elec, souvent un paquet de limaille de fer) peut-être même un flare (idem, mais contre mesure contre le guidage chaleur, donc ça fait une zolie boule de feu...)Ohhh rien à foutre
'Cause when I get back I wanna see you have to replace the whole damn bucket /car quand je reviens, je veux m'assurer que tu soit obligé de changer tout ce putain de paquet
And the ECM pod that one's my favorite joke /et le pod ECM (electronic counter measure pod, pod de contre mesure électronique) c'est bien ma blague favorite
Forget to turn it on? Fuck no, it just pisses me off when something ain't broke /Oublié de l'allumer? bordel non, ça me rend juste fou quand quelquechose n'est pas pêté

'Cause I'm a pilot and I'm a mean ol' sonafabitch /parce que je suis un pilote et un vieux fils de pute
Yeah I know it sucks that it's all cold and rainy and here I am inside my cockpit all warm and toasty /ouais je sais c'est vraiment trop nul qu'il fasse froid et qu'il pleuve alors que moi je suis au chaud tout cosy dans mon cockpit
Hey crewchief! Why don't you get my tapes for me? What? You think I wanna hold this helmet bag all damn day? /Hey chef? Pourquoi tu t'occuperais pas de mes cassettes pour moi? QUOI? Tu penses que je veux tenir ce sac de casque toute cette putain de journée

I'll piss on your seat and blame it on a leak /je pisserai sur ton siège, et dirais que c'est une fuite
Oh wait, gotta think of something else that's the same excuse that I used last week /oh attends, faut que je trouve quelquechose d'autre, c'est la même excuse que celle que j'ai utilisé la semaine dernière

When I'm taxiing in do whatever it is you do /quand je roule au retour quoi que tu fasses
You could do a dance, pull down your pants /tu peux danser, baisser ton froc
I don't care I'm not even looking at you /j'en ai rien à faire, je te regarde même pas
I'm sorry I scratched your jet up, maybe she had an itch /Je suis désolé d'avoir gratté ton jet, peut-être qu'elle avait une petite démangeaison (ok la traduction est moyenne mais c'est la seule façon de transcrire cette blague paillarde)
'Cause your baby may have your name on her, but I just made her my bitch /Parce que ta bébé peut bien avoir ton nom d'écrit, mais je viens juste d'en faire ma salope


Repeat Chorus / PARCE QUE JE SUIS UN PILOTE

samedi 22 mars 2008

Saint-Expery abattu par l'un de ses lecteurs


Après la découverte de l'épave de l'avion de Saint Ex en Avril 2004 le mystère se dévoile complètement. L'identité du pilote de chasse allemand qui aurait tiré sur le Lighting de St Ex se trouverait être dévoilée! En effet il s'agirait de Horst Rippert jeune pilote allemand âgé de 24ans en 1944, qui avait reçu l'ordre de décoller de l'aérodrome de Milles et d'intercépter un avion ennemi qui volait à haute altitude au dessus d'Annecy
Après 64ans de silence, l'allemand; aujourd'hui âgé de 88ans passe aux "aveux" :

"Après l’avoir suivi, je me suis dit, mon gars, si tu ne fous pas le camp, je vais te canarder. J'ai plongé dans sa direction et j'ai tiré, non pas sur le fuselage, mais sur les ailes. Je l’ai touché. Le zinc s’est abîmé. Droit dans l’eau. Il s’est écrasé en mer. Personne n’a sauté. Le pilote, je ne l’ai pas vu. J’ai appris quelques jours après que c’était Saint-Exupéry. J’ai espéré, et j’espère toujours, que ce n’était pas lui. Dans notre jeunesse, nous l’avions tous lu, on adorait ses bouquins. Il savait admirablement décrire le ciel, les pensées et les sentiments des pilotes. Son œuvre a suscité la vocation de nombre d’entre nous. J’aimais le personnage. Si j’avais su, je n’aurais pas tiré. Pas sur lui."

vendredi 21 mars 2008

Arthur C. Clarke, en orbite...

Arthur C. CLARKE, grand auteur de science fiction s'est éteint mercredi 19 mars, à l’âge de 90 ans. Cette vidéo a été filmée lors de son 90ème anniversaire où il avait émis trois vœux (présentant sa fin...): avoir la preuve d'une vie extra terrestre, trouver une énergie non polluante, et que la guerre civile au Sri Lanka (où il s'était retiré depuis 1950?) s'arrête...


lundi 17 mars 2008

Substance Mort.



Ce roman est empreint du vécu de son auteur. Sa personnalité malade, son penchant à abuser d'amphétamines et sa plongée abyssale dans la consommation de la drogue, ont permis de donner une teinte véridique à son roman. On accroche dès le premier instant, vite entrainés dans ce tourbillon de délire et de trips psychotiques, on se fond avec le personnage donnant cette (désagréable?) sensation de dépendance, d'insécurité et de troublante inquiétude. Et cette déferlante vague d'angoisse qui vous étreint et vous serre à la gorge... (combien de fois ai-je failli jeter le livre loin de moi en hurlant !!).

Sans être tout à fait un roman de science fiction, il permet de remettre en cause ce que nous considérons comme allant de soi, la réalité est-elle vraiment telle qu'on la perçoit? Et dénonce au passage les drogues sous toutes ses formes (à une exception près bien sûr...ses livres)
Comme il le dit si bien lui même:
"Je voulais coucher sur le papier le souvenir des gens que j'y avais connus. J'ai écrit ce livre pour conserver ce souvenir et pour dénoncer la drogue, car je l'avais vue tuer tant de gens que je me consacrais désormais à prêcher l'évangile de ses périls. J'avais vu mourir trop de monde..."


Ah oui! J'ai oublié de vous parler du scénario! C'est simple prenez un agent des stup sous un complet brouillé qui lui permet de passer incognito - me demandez pas pourquoi c'est comme ça et puis c'est tout!- ajoutez-y une bande de crétins aux neurones complètement grillés par la Substance Mort et voilà! Le reste c'est à vous de le découvrir autrement la magie serait brisée

"A Scanner Darkly" l'adaptation cinémato-rotoscopique qui va avec...
La bande annonce pour ceux qui auraient manqué le film:
Plus d'infos sur ce film

Ackmed the dead terrorist

Le Papillon des Etoiles


Mon dernier Werber; le Papillon des étoiles... Un vrai chef d'œuvre! Mais ce Werber est un pur génie qui ne s'essouffle guère!
Ben voyons! Remets les pieds sur terre et regarde la vérité en face! Werber c'est fini...
Moi qui m'impatientais de lire la suite du cycle des anges-dieux-thanas et tout le toutim me voilà bien découragée!
Tant la trilogie des Fourmis m'avait charmée par son originalité; tant son papillon des étoiles (ben voyons! Il était sensé nous éblouir ce titre?) m'a déçu par ce désagréable sentiment de déjà vu... Travail bâclé, énigmes et petits tours de magie déjà utilisés, mêmes éléments remis sur le tapis, beaucoup trop de ressemblance avec ses autres romans et pas assez d'explications et de description (DES villageS dans un vaisseau? comment? pourquoi? depuis quand?)

Si vous ne l'avez pas lu et que vous souhaitez encore conserver votre admiration pour ce génie essoufflé fuyez ce livre comme la peste au risque de courir aux devants d'une grande désillusion

Le Monde du Non A


Ce livre est basé sur le concept de "la sémantique générale" de Korzybski ou systèmes non aristotéliciens et non newtoniens. Expressions bien ronflantes qui résument simplement le fait que la signification- pas seulement d'un mot- ne peut être considérée que si l'on prend en compte le cerveau humain et ses limitations. En effet l'homme ne perçoit de la réalité que se que ces organes d'appréhension lui permettent d'en saisir. Donc ceci équivaut à dire que la réalité est en quelque sorte déformée. D'où les "niveaux d'abstractions" qui en découlent automatiquement. C'est à dire les différents niveaux de différents individu à "abstraire" ou saisir une partie du tout.

La synopsis, un certain Gilbert Gosseyn, formaté aux concept du non A se voit implanté des souvenirs ainsi qu'une identité qui en fait n'est pas la sienne. Il s'aperçoit de la supercherie lors de sa tentative de participation aux jeux de la Machine au décours desquels se fait la sélection de candidats à l'émigration vers Vénus - pour une fois que ce n'est pas Mars on est contentes les filles - où l'injustice en même temps que la police n'existent pas. Le héro -ou pas finalement- comme tout personnage vanvogtien digne de ce nom, se voit mener par le bout du nez par un "entité" dont il ignore l'existence. Celle-ci prévoit tout ses faits et gestes, et se permet par ailleurs de le guider ponctuellement mais vers quoi...

Malgré quelques théories ardues et des passages céphalogènes où l'auteur se lance à corps perdu dans une métaphysique qui n'a pas sa place à mon goût il n'en reste pas moins un grand chef d'œuvre. Ce qui m'a attirée dans ce livre mis à part le concept de la sémantique générale que je découvrais à travers lui, c'est cette impression d'être sur un échiquier géant; en effet un scénario tissé de la sorte ne peut qu'emprisonner son lecteur entre ses lignes. Je regrette seulement que Van vogt n'ait pas puisé plus à fond dans les ressources de ses personnages qui il faut le dire ont chacun un potentiel énorme. Je suis restée sur ma faim en terminant ce livre (même en ayant achevé le deuxième tome oui oui je vous assure) avec une impression de fin trop brusque, de dénouement trop rapide, une sorte de débâcle un peu décevante tout de même

Un livre à lire absolument si ce n'est déjà fait... Car au delà de l'aspect "science fiction" qu'il revêt il reste quand même un livre qui présente un concept assez fut qu'est la sémantique générale de Korzybski qui pourrait trouver son application dans la vie quotidienne de nous simples citoyens mais aussi dans la résolution de gros conflits géopolitiques.

J'espère vous avoir donné envie de lire ce petit chef d'œuvre de la création vanvogtienne :-)

L'Agneau Carnivore

Agustin Gómez-Arcos, écrivain espagnole certes; mais ce livre là a été son premier livre écrit en français
Un livre qui m'a réellement marquée. Je me suis toujours demandée s'il ne s'agissait pas d'une histoire vécue... On sent bien le type qui écrit avec ses "tripes"

Le livre s'ouvre sur un télégramme reçu par un "je" du narrateur, un télégramme envoyé par le frère de "je", Antonio parti en Amérique où il lui annonce son retour prochain à la maison familiale. Il s'y précipite et attend fébrilement le retour de son frère et là commence une longue plongée dans le passé...

Ce n'est que vers le 15ème jour de sa naissance qu'il ouvre yeux et gâche l'"espoir de sa mère Mathilde (une névrosée caractérielle) d'avoir jamais pu enfanté un monstre. Ainsi ses projets de pèlerinage à Lourdes tombent à l'eau.
Aussitôt qu'il a ouvert les yeux il les plonge dans ceux de son frère qui malgré son jeune âge le protège déjà de toutes ses forces de gamin de 6ans... Il prend son berceau et le réfugie entre les murs de sa chambre et de son "amour"
Ce frère sera tout pour lui, il remplacera ses parents; sa mère n'ayant pas désiré cet enfant et le lui montre bien, son père "Carlos" cet être décadant et invisible restera confiné dans son bureau entre odeur de tabac et cette mystérieuse voix à la radio. Antonio lui apprendra tout de la vie... y compris l'amour

Magnifiquement écrit... Entre haine, amour, rancune et névrose l'auteur nous promène au sein des sentiments et des états d'âme d'un être tourmenté